Dicton du mois : « Qui veut voyager loin ménage sa monture »
Elle est facile au regard des circonstances :
Aqui Lou amputé d’un safran depuis le 5 novembre et son skipper obligé
de passer sous morphine pour calmer les douleurs. Le Cap en Afrique du
sud, sera donc une escale indispensable.
Un matin je buvais l’eau du sceau de l’eau de pluie de la nuit. Je me
suis dit : « Il est temps de réparer le dessalinisateur ! ». Il m’aura
fallu la journée et j’ai réussi à faire 5 litres d’eau douce potable.
Les jours d’après j’ai rempli jusqu’à 50 litres de réserve.
Souvent, le soir, en mangeant voire après, j’écoute de la musique. Un
soir je me suis laissé prendre par un peu de musique classique, au
près (45° du vent) mer belle, juste ondulée avec un bateau fluide et
glissant, c’est tout simplement prodigieux.
Et bien sûr à ma famille, qui m’a aidé pour les derniers préparatifs
Le 28 octobre 2024 à 20h24, une première pour moi, je passe
l’équateur. Comme il se doit j'ai offert à boire à Neptune, Éole, … Et
ce soir c’est Tripoux de chez Nord Aveyron PORC à
Espalion 12500 et du riz de la maison du riz à Albaron 13123 (riz «
aveyronnais », vous con-naissez l’histoire ! Sinon : allez voir la
photo du blog précédent)
Le lendemain, c’est journée de navigation tout plein sud mais pas
confortable car le bateau gîte beaucoup car je l’ai bien toilé pour
lui donner de la puissance pour passer les vagues.
Je commence à avoir mal aux épaules, c’est le commencement de mes
douleurs qui durent encore. Plus raisons à cela, mais surtout 3
semaines de Doliprane, anti-inflammatoire, an-talgique et depuis 3
jours c’est anti-inflammatoire corticoïdes et morphine.
Merci à Annick qui me fait des soins à distances, aux docteurs et
infirmière qui m’ont con-seillés et rassurés et au CCMM de Toulouse.
Mais tout va bien à bord d'Aqui Lou 😉⛵✊🏻🚩
Tous les jours presque un ou plusieurs oiseaux viennent autour du
bateau, j’ai un bel oiseau blanc avec une queue fine (un phatéon),
moins rare je vois des fous bruns ; des océanites cul blanc ou encore
des puffins et bien sur l’albatros de Tristan da Chuna (je crois en
avoir vue à 2 reprises)
Le 3 novembre, je cumule 5 000 Mn (9 260 kms) depuis le départ.
J'espère passer au sud du Cap de Bonne Espérance vers le 24 novembre
et donc je peux encore passer avant le 1er du Vendée Globe. Je lâche
rien !
C’est jouable si l’anticyclone de Sainte Hélène ne me fait pas trop
ralentir.
Le saviez-vous : l'île Gough 40° sud et 10° W est inhabitée, à
l'exception du personnel d'une station météoro-logique que le
programme national antarctique sud-africain maintient, avec
l'autorisation britannique, depuis 1956. C'est l'un des endroits les
plus reculés avec une présence humaine constante. Le point culminant à
910 m presque celui de Laguiole !
L’île Tristan da Cunha, sans aéroport, la seule île de l’archipel
véritablement habité avec ses 246 âmes, elle est accessible uniquement
par la mer. Les bateaux de pêche d'Afrique du Sud desservent l’île
huit à neuf fois par an. Point culminant 2016 m elle se situe au
37°sud et 12° W Cela va de soi, l’autonomie et l’autosuffisance,
caractérise le peuple tristanais.
Le 04 novembre, à 10h30, le safran bâbord casse une nouvelle fois au
même endroit.
Je dois me rendre à l’évidence une escale à Cape Town est
obligatoire !
Nouveau défi trouver un chantier naval qui puisse me faire un safran
neuf en moins de 3 semaines. Encore merci pour votre aide.
Le moral reste bon à bord d’Aqui Lou 😉⛵✊🏻🚩
Ce soir c’est tartines oignons fromage au four et un peu de musique.
Le lendemain la houle et la mer du vent sont assez forte le tout 3/4
avant bâbord le bateau gîte entre 20° et 30° quand 1 vague sur 10 te
couche un peu plus, ce n’est pas grand confort. Cela fait environ 1000
Mn que je suis quasi dans cette situation soit 8 jours et je sais
qu’il m’en reste au moins autant voire plus pour la descente vers le
sud.
En 2 jours avec mon ami Pierre à terre on refait les plans du safran
je prends les côtes il dessine et je démonte au ras de l’eau à bâbord
le reste du fémelot et l’axe que j’avais serré au frein filet !
Le 08/11, vers midi j’ai franchi le tropique du Capricorne, toujours
cap au sud pour enrouler l'anticyclone de Ste Hélène.
Les contacts pour Le Cap s’organisent, finalement la décision est
prise de faire avec le con-tact de Michel Desjoyeaux qui est aussi le
contact de Wes et Sandy, du chantier de Lanza-rote.
Seul bémol, Michel a pris le temps de regarder mon projet, mon bateau,
mon plan de voi-lure et me demandera de ne pas aller au milieu des
mers du sud et de laisser tomber le Cap Horn, pensant que c’est
beaucoup trop dangereux au regard de mon bateau et de mon mât.
En quoi je ne peux pas tenir compte d’un conseil d’un double vainqueur
du Vendée Globe surnommé le professeur ! Nous échangeons brièvement
sur le sujet et mon souci de safran le vendredi soir avant le départ
du Vendée Globe.
Le lendemain, je suis bien allongé et pas envie de me lever, Aqui Lou
marche bien il file à une bonne vitesse et au bon cap donc pourquoi me
lever ? Et surtout je redoute les douleurs quand je vais me lever. En
effet le bras gauche, je ne peux plus m’en servir. Pas facile dans un
bateau qui gîte pour se déplacer avec un seul bras, c’est déjà pas
facile avec deux alors là.
Bref sinon il fait soleil, je suis ce matin au 25° sud 15° W et ça
c'est très bien.
Le 10/11 : Aqui Lou fait cap au Sud Sud-Est il enroule l'anticyclone
de Ste Hélène en ce jour où au Sable d'Olonne ils ont lâché 40 fauves
à ma poursuite 😉⛵✊🏻🚩
Un jour, afin de rattraper le routage, je me suis levé à 2h20 pour
voir où nous en étions Aqui Lou est sous spi et GV pleine AWA (angle
du vent apparent) 90°, le vent est prévu de monter légèrement et
suffisamment pour coucher le bateau avec 135m² de toile travers au
vent. Et c’est toujours désagréable de se faire surprendre de la sorte
y compris en milieu de nuit, alors je veille.
Le 17/11 : Ça y est on y est, une mer dégueulasse 2,5 m de houle, il
fait gris et 13°C dans le bateau, c’est le vent du Sud. En 2 jours
passer de 24°c à 13°C, c’est brutal !
Le lendemain, passage du 000° 00’ vers l'Est cette nuit 😉⛵✊🏻🚩
Aujourd’hui, le vent et la mer monte Aqui Lou sur sa bonne amure bien
équilibré et bien ré-glé on se fait une bonne moyenne 7,56Nds pour
29,33Mn sur 4h pas mal pour un 10,50m avec qqes pointes à 10 nds.
A midi, c’est polenta au Thérondel (fromage du nord Aveyron) acheté à
la coopérative jeune montagne de Laguiole. C’est juste un délice.
Deux mois que je suis parti, tout va bien à bord d’Aqui Lou, le
moral est bon et chaque jour passé me rapproche de la possibilité de
réaliser cette circumnavigation en solitaire.
Fabien le 21/11