Livre de bord

Mai 2025


La douleur de la mer des Caraïbes et un début de l’Atlantique pas si facile

Dicton du mois : « L'amour est à nos cœurs ce que le vent est à la mer : Il y excite parfois des tempêtes ; il cause même quelquefois des naufrages. »

Le 22 04, à 08h j’appelle les autorités du canal, enfin, c’est OK pour le passage le 23, RDV à 01h du matin en zone d’attente pour embarquer le pilote. Je vais aux affaires maritimes m’alléger de 105 dollars pour la clearence, puis à l’immigration faire tamponner le passeport. Les 4 handliners (personnes qui s’occupent des amarres) sont toujours OK. Arrivée sur zone à 00h, le pilote ne sera là qu’à 03h30. On a donc fait des ronds dans l’eau dans une bande de 300m à 400m de large où passaient les bateaux pilotes et autres embarcations à 15/20Nds, contre le chenal où toutes les 30’ un monstre nous passait à 100 mètres ou moins et montait vers les écluses. Autant dire que la veille était de mise. J’ai dû envoyé d’ailleurs plein phare une fois sur un bateau nous ayant pas vue, car il a largement ralenti, allumé également ses projecteurs et changé de trajectoire.
Pour le passage des écluses il faut monter environ 27 m en 3 écluses, 2 sur le site de Miraflores et une sur le site de Pédro Miguel puis on traverse le canal et le lac Gatun et la descente se fait également en 3 fois sur le site de Gatun.

Pour la montée on a eu 3 postions différentes au milieu avec 4 amarres, contre le mur avec 2 amarres et à couple d’un remorqueur. Pour la descente on a toujours été contre le mur et c’est beaucoup plus cool que la montée beaucoup moins de courant et de remous.

Finalement on passera une nuit sur le lac pour effectuer la descente le lendemain. RDV à 05h. Le 24 04, à 05h15 le pilote arrive, un gars très sympa. On passe donc les écluses au petit matin de manière très agréable. En fin de matinée heure locale je laisse à la Marina Shelter bay. Gabriel, Maribel, Thibault et Rita, 4 personnes adorables.

Mon sentiment, sur le passage du canal, pour un petit bateau comme Aqui Lou, c’est purement du vol et tout est très bien organisés pour te faire payer, par contre très mal organisé pour ce que j’ai vécu sur les horaires et la considération.

A te revoilà enfin dit l’Atlantique à Aqui Lou … (de Pascal dit Toto)

Ça y est pour le canal c'est fait et c'est reparti pour ce qui sera j'espère une nouvelle aventure en une seule et dernière étape.

Zig zag, me diront certains et oui la mer des Caraïbes avec encore les alizés de présents cela signifie virement de bord sur virement de bord, une allure au près, donc Aqui Lou à la gîte parfois forte, de l’eau de mer dans le cockpit régulièrement y compris la nuit quand je dors, une chaleur 28°c à 30°c minimum dans le bateau, un taux d’humidité de 85% ou plus, donc une sudation permanente, on rajoute pour le bonheur du capitaine les sargasses quasi en permanence et voilà la navigation de mes rêves !

J’en ai vraiment chié pendant ces 10 jours avec des journées harassantes. Pourtant rien que le mot Caraïbes ça fait rêver et bien pour le coup, pas pour moi. Et tout ça était prévu, mais l’imaginer et le vivre pendant 10 jours, c’est pas la même chose.

Le 25 04,de nouveau de l’eau à 360° et pas un seul bateau en vue, c’est parfait. Tout va bien à bord d’Aqui Lou, c’est un peu dur de se remettre dans la navigation pure et dure mais c’est aussi une grande satisfaction, car, c'est mon tour du monde qui continu...

Le 27 04,au beau milieu de la nuit un cargo tanker m’a demandé de modifier ma route, prétextant qu’il était prioritaire. Mon anglais étant très limité, j’ai acquiescé sa demande qu’il a formulé avec beaucoup de politesse sans épiloguer sur le fait que j’étais un voilier, donc privilégié par rapport à lui. Le lendemain, le vent monte à 25/30 nds toujours de face est bien sûr la mer courte, dure et cassante est arrivée avec. J’ai même essayé de prendre le 4ème ris dans la GV et fait 2 tours à la trinquette pour limiter les dégâts mais c’était insuffisant mais besoin d’avancer. Alors pour dormir dehors sans trop se faire mouiller est devenu mission impossible. Je m’en suis pris « plein la gueule » comme on dit. Trempé de la tête aux pieds. Cette nuit là, j’ai même commencé a avoir froid par 27°C, j’ai dû prendre un petite douche entièrement à l’eau douce (c’est assez rare pour le signaler) et d’aller me coucher à l’intérieur.
Depuis 2 jours, je mange des bananes à volonté car le régime que m’a donné Valérie de son jardin, mûrit trop vite. Elles sont excellentes.
Le 30 04 mes mains sont tellement humides que j’ai l’impression d’avoir été dans une piscine pendant 4 h et je fais attention car j’ai les avants bras irrités malgré les manches longues et j’ai des peaux mortes qui se forment. J’ai jamais autant transpiré de ma vie, c’est limite dangereux, je dois boire énormément pour préserver toute ma lucidité. Je quantifie le volume de ce que je bois pour être sûr. Je compte pas la bière et le rhum ! 😉

Aujourd’hui, je me fait un café, que j’associe toujours à U Express d'Entraygues, que je remercie pour leur contribution à l’avitaillement. C’est évidemment pas la qualité d’un café que l’on te sers au bar, mais rien que l’odeur me rend heureux. J’ai le curseur du moral qui monte, comme si c’était un luxe que de boire un café.

Je suis toujours à 87 % de taux d’humidité, le bateau trempé à l’intérieur et il fait 30°C. Pour améliorer la situation, on va mettre le four en route et faire cuire une fournée de pains. 🤣 Bananes et Mangue au petit déjeuner une douceur délicieuse dans cet inconfort. Bien sûr les sargasses sont toujours là, Le problème, c’est qu’elles se coincent sur les appendices immergées et cela frêne considérablement le bateau, je suis donc obligé régulièrement, d’arrêter Aqui Lou, soit par une mise à la cape soit par un 360° afin de les faire partir.

Cette nuit j’ai une poulie double de la prise du premier ris de la grand voile qui a cédé. Ça, c’est au moins un coup du patronat, pour me faire travailler le 1er mai !

Le 01 mai, manif à bord d’Aqui Lou, mais nous n’étions pas nombreux. Malheureusement, sur un virement de bord, en étarquant (tendre) le génois avec le winch de la seule main droite, j’ai eu une forte douleur à l’omoplate droite et aux cervicales. Anti-douleurs + anti inflammatoire pendant 5 jours et étirements, voilà le traitement. J’ai de la chance cela a suffit. Je continue d’en chier dans cette mer des Caraïbes. Je sais que j’en ai encore pour 8 /10 jours de plus.

Le 04 05,nuit correcte avec qqes averses. J’ai dormi dehors avec qqes déménagements le temps des averses. En soirée il y a avait des éclairs qui ont illuminé le ciel c’était magnifique. Dans la nuit un petit poisson volant a atterrit sur mon dos, il a eu de la chance que je dorme dehors, ça lui a permis de garder la vie sauve.
Finalement on va sortir plus tôt de cette mer des Caraïbes mais plus à l’ouest. C’est à 16h UTC le 05 05, que je laisse par le travers à 12 Mn el cabo Engano au Nord Est de la République Dominicaine et à moi l’Atlantique. Mais ce sera encore du plein nord et encore des Zig zag. Ajouter à cela le franchissement de zones de calmes et encore la présence des sargasses, rien de très bon. Je suis passé à UTC - 4 au crépuscule et un fuseau horaire de plus !

Le 06 05,j’entame du jamón de mon ami Michel ainsi que mon avant dernier morceau de Laguiole fermier de la Borie Haute.

Pendant un moment de pétole, je suis allé inspecter la carène, palme masque et tuba, elle est propre comme si je venais de la faire. Merci à la quincaillerie Marlier à Sète qui m’a bien conseillé sur le choix de l’antifouling. L’océan est par moment un lac, c'est vraiment exceptionnel, parfois pas une seule ride, juste une légère ondulation liée à la houle, c'est encore un autre vrai spectacle à observer.

Le 09 05,l’évènement fâcheux et imprévu de la journée : le reacher, voile d’avant de 50m² que j’ai sauvé cette nuit et que j’avais recousu jadis fin janvier, c’est déchiré sur 1,60 m à coté de la réparation. J’en ai besoin à partir 03h/04h du matin le 12 mai, donc, l’atelier couture est immédiatement ré ouvert. En 2 jours, soit 5 bonnes heures de couture, la voile est de nouveau opérationnelle.
Les sargasses sont toujours là. J’arrête Aqui Lou pour le nettoyage, le relance à fond travers au vent mer agité et cap au nord pour enrouler la zone de haute pression du 12 mai. Pour mettre un peu de baume au cœur, à midi ce sera aligot de Jeune Montagne plus jambon de pays * avec un petit verre de vin rouge et un bout de fromage pour finir. *Jambon de pays de mes charcutiers préférés du nord Aveyron : Conquet à Laguiole ; Bax-Gombert et Montarnal d’Entraygues et Nord Aveyron Porc à Espalion.

Le 14 05,, le vents n’est pas conforme aux prévisions, je repars cap au nord le passage sur les vents du NE du 2ème anticyclone apporte de la fraîcheur, il ne fait plus que 20°c la nuit et 25°c à peine la journée. On va bientôt ressortir le pantalon. Cette nuit un black out des valeurs du vent, cette fois je n’ai plus rien ni direction, ni force. Procédure de redémarrage et tout est rentrée dans l’ordre. Puis au réveil c’est la perte de la position du bateau sur le logiciel de routage ! Coté navigation, je dois contourner le centre de l'Anticyclone, mais il tarde à descendre. J'aurais dû commencer à arrondir cette nuit mais impossible, j’ai encore fait cap au nord.

Aujourd’hui 15 05, c’est mon 200ème jours de navigation. Je suis bien physiquement et le moral au beau fixe. Un peu fatigué lié au manque de sommeil depuis 4/5 nuits car souvent levé pour des manœuvres sur le pont, mais tout va bien à bord d’Aqui Lou.
J’ai effectué 26800 Mn depuis le départ soit une moyenne de 134 Mn / jour à une vitesse moyenne de 5,58NdsIl me reste 2500 Mn en ligne directe pour entrer en Méditerranée. 15h, je rencontre en plein milieu de nulle part, ZÉRO un voilier en aluminium de 19 mètres au look de baroudeur. https://zeroalinfini.blog4ever.com/ dont mon ami Gilles a été un des copropriétaires. Mais le problème du jour est tout autre, le dessalinisateur ne produit plus d’eau douce. Demain investigation et recherche du problème.

Il y a des jours où la navigation, est facile, comme aujourd'hui, mer peu agitée voiles : GV + Reacher, soit 80 m² de toile, quasi travers au vent environ 15 nds, une veine de courant qui nous porte, vitesse moyenne 8 nds et tu sens qu' Aqui Lou glisse et que rien ne force, ce sont des moments de grands bonheurs. Et du coup, nouveau record sur 4 heures 8,64 Nds de moyenne soit 34,56 Mn. Un nouveau record également sur 12 heures, on a parcouru 97,2 Mn soit 7,68 Nds de moyenne. Le soir j’observe des méduses à voile des grosses vélelles (Velella velella), appelé aussi physalie. Elles sont magnifiques.
Pour le dessalinisateur, j’ai dû faire appel à Matthieu, un technicien professionnel de la Compagnie Hydrotechnique à Bouaye 44830, qui connaît sur le bout des doigts la machine. Malheureusement après 1 jour et demi d'échanges, de conseils, et d'essais, le verdict est tombé, la membrane est explosée et donc HS, la vieille ne produit que de l’eau saumâtre impropre à la consommation.
A ce stade j’ai il me reste 16 litres d’eau douce pour rejoindre les Açores à environ 8 jours de navigation. L’heure est à la restriction de consommation d’eau douce.

Maintenant je vais me reposer et on s'attaquera à l'histoire de pouvoir récupérer les valeurs du vent peut-être demain ou alors …

Aujourd’hui, le 21 mai, cela fait 8 mois que je suis parti de Carnon et j’en suis à 206 jours de navigation pour 27 750 milles nautiques parcourus et or mis quelques soucis et encore des sargasses, j’en reviens pas de leurs présences dans ces latitudes, ceci dit il a bien de grosses physalies...

Tout va bien à bord d’Aqui Lou ! 😉⛵✊🏻🚩

Fabien le 21 05

20250420 chapeau le panama

20250420 chapeau le panama

20250422

20250422

20250422 Panama  1

20250422 Panama 1

20250422 Panama

20250422 Panama

20250422 Panama city et la Colline d'Ancón

20250422 Panama city et la Colline d'Ancón

20250425 sargasses

20250425 sargasses

20250426

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20250501

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20250503 Sagasses sur le saildrive

20250503 Sagasses sur le saildrive

20250504

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20250505 1

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20250505 2

20250505 2

20250506

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20250507

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20250507 l'essentiel est là

20250507 l'essentiel est là

20250507 prélèvement de sargasses

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20250508

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20250508 pétole

20250508 pétole

20250509 atelier couture

20250509 atelier couture

20250510

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20250510 1

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20250510 couture terminée

20250510 couture terminée

20250510 info du jour

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20250511 Les coutures 1 et 2

20250511 Les coutures 1 et 2

20250512

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20250514

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20250515 rencontre avec ZERO

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20250516

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20250518

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20250518 Vélelle photo internet

20250518 Vélelle photo internet

20250520

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20250520 dessalinisateur et la vielle membrane

20250520 dessalinisateur et la vielle membrane

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